Depuis son élection à la tête du
rectorat de l’Université d’Abomey-Calavi, Brice Sinsin n’a cessé de prendre d’importantes
décisions pour la valorisation du campus. L’interdiction de l’utilisation du
sachet plastique en est une.
L'entrée de l'UAC |
2012 est l’année où le recteur Brice
Sinsin a décidé que tout usage de sachet plastique est interdit dans l’enceinte
de l’université. Pour Gildas Dossa, étudiant en année de maîtrise au
Département des Sciences du Langage et de la Communication(FLASH), personne ne croyait
à la réalisation de cette loi. Certains usagers pensaient à un effet d’annonce.
D’autres disaient que c’est impossible de vivre aujourd’hui sans les sachets.
Gildas a avoué que quand cette décision a été vulgarisée et mise à la
connaissance de tous les étudiants, certains ont tenté de faire un front pour
barrer la route à cette ‘’dictature’’.
Mais c’est clair pour tout le monde maintenant que c’est une réussite.
Selon
Rodrigue Montcho, Professeur –Assistant au Département de la Sociologie et
d’Anthropologie à l’UAC, c’était une mesure à laquelle tous les professeurs
n’ont pas adhéré au départ. Mais avec la ténacité du recteur, tout le monde a
fini par comprendre le bien fondé de son désir. L’université peut s’en
orgueillir d’être le seul centre public au Bénin où le sachet ne circule pas.
Dans cet état, elle est plus assainie qu’avant. Il a ajouté que quand il était
encore étudiant sur ce même campus, des sachets soulevés par le vent, venaient
parfois les perturber dans les amphis. Ces sachets accentuaient l’insalubrité
de l’université.
Dame
Odette est vendeuse d’eau fraîche et des jus de fruits traditionnels au centre
commercial de l’UAC. Elle a témoigné qu’au paravent, elle a ressenti la
décision comme un renvoi du site ; elle qui vendait ‘’pure water’’ et les
jus que les étudiants prennent le plus souvent en sachet. Mais lorsqu’une
délégation du centre est allée rencontrer les autorités rectorales, c’est le
recteur même qui a proposé des solutions de rechange. C’est ainsi
qu’aujourd’hui, sa marchandise a pour contenant, des bouteilles d’eau en
plastiques recyclées et les étudiants s’en sont conformés. La bouteille de 50
cl coûte 25 f et celle d’un litre et demi 50f pour qui veut l’emporter, sinon
ils boivent sur place et je range mes bouteilles pour le lendemain.
A
en croire Ayoka Bassalè, vendeuse de nourriture, cette décision lui a apporté
un plus dans son commerce. Avant, elle ne savait pas que les étudiants
pouvaient prendre leur nourriture dans des emballages bio dégradables. C’est
dans des sachets que les nourritures se vendaient pour ceux qui ne veulent pas
manger sous le hangar. Elle a confié que grâce à cette décision elle
commercialise les plats jetables avec pour corollaire, des bénéfices différents
de ceux de la nourriture qu’elle vend.
Approché,
le Secrétaire Général du rectorat, Léon Bio Bigou s’est fait le porte-parole du
recteur. Il a expliqué que la décision a été prise suite à un constat lors de
la construction du bâtiment des professeurs. Les maçons avaient eu du mal à
creuser à cause des sachets qui jonchaient le sol. Aussi, le sable recueilli ne
pouvait-il pas être utilisé car c’était un mélange avec des sachets. Il a noté
qu’en tant que géographe, il sait que l’utilisation des sachets plastiques est
un problème sérieux pour l’environnement compte tenu de leur caractère non
dégradable avant 200 voire 400 ans selon la catégorie. Après cette genèse, il a
brossé brièvement certains actes de résistance qui ont marqué le début de
l’application de cette décision.
Pour
le Professeur, c’est heureux aujourd’hui que tout usager respecte cette
consigne dès qu’il entre dans l’enceinte du campus d’Abomey-Calavi. Il est
également revenu sur les dispositions prises pour maintenir l’application de
cette décision. Des délégués sont commis aux contrôles inopinés sur les sites
commerciaux. Les agents spéciaux d’assainissement de l’UAC font des tours pour
ramasser d’éventuels sachets qui traîneraient. Ces sachets ramassés sont
incinérés par un groupe de spécialistes qui en font des pavés à titre
expérimental.
Selon
ses dires, parmi toutes les décisions du recteur Sinsin, celle-ci devrait plus retenir
l’attention des autorités au niveau centrale car elle se veut un projet pilote
pour l’assainissement de notre pays tout entier. Il est tant que cette décision
fasse école dans notre pays pour son développement durable.
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