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lundi 26 octobre 2015

Interdiction de déchets plastiques sur le campus



Entrée du Campus
Depuis son élection à la tête du rectorat de l’Université d’Abomey-Calavi, Brice Sinsin n’a cessé de prendre d’importantes décisions pour la valorisation du campus. L’interdiction de l’utilisation du sachet plastique en est une.



         2012 est l’année où le recteur Brice Sinsin a décidé que tout usage de sachet plastique est interdit dans l’enceinte de l’université. Pour Gildas Dossa, étudiant en année de maîtrise au Département des Sciences du Langage et de la Communication(FLASH), personne ne croyait à la réalisation de cette loi. Certains usagers pensaient à un effet d’annonce. D’autres disaient que c’est impossible de vivre aujourd’hui sans les sachets. Gildas a avoué que quand cette décision a été vulgarisée et mise à la connaissance de tous les étudiants, certains ont tenté de faire un front pour barrer la route à cette ‘’dictature’’. Mais c’est clair pour tout le monde maintenant que c’est une réussite.



Selon Rodrigue Montcho, Professeur –Assistant au Département de la Sociologie et d’Anthropologie à l’UAC, c’était une mesure à laquelle tous les professeurs n’ont pas adhéré au départ. Mais avec la ténacité du recteur, tout le monde a fini par comprendre le bien fondé de son désir. L’université peut s’en orgueillir d’être le seul centre public au Bénin où le sachet ne circule pas. Dans cet état, elle est plus assainie qu’avant. Il a ajouté que quand il était encore étudiant sur ce même campus, des sachets soulevés par le vent, venaient parfois les perturber dans les amphis. Ces sachets accentuaient l’insalubrité de l’université.
Dame Odette est vendeuse d’eau fraîche et des jus de fruits traditionnels au centre commercial de l’UAC. Elle a témoigné qu’au paravent, elle a ressenti la décision comme un renvoi du site ; elle qui vendait ‘’pure water’’ et les jus que les étudiants prennent le plus souvent en sachet. Mais lorsqu’une délégation du centre est allée rencontrer les autorités rectorales, c’est le recteur même qui a proposé des solutions de rechange. C’est ainsi qu’aujourd’hui, sa marchandise a pour contenant, des bouteilles d’eau en plastiques recyclées et les étudiants s’en sont conformés. La bouteille de 50 cl coûte 25 f et celle d’un litre et demi 50f pour qui veut l’emporter, sinon ils boivent sur place et je range mes bouteilles pour le lendemain.
A en croire Ayoka Bassalè, vendeuse de nourriture, cette décision lui a apporté un plus dans son commerce. Avant, elle ne savait pas que les étudiants pouvaient prendre leur nourriture dans des emballages bio dégradables. C’est dans des sachets que les nourritures se vendaient pour ceux qui ne veulent pas manger sous le hangar. Elle a confié que grâce à cette décision elle commercialise les plats jetables avec pour corollaire, des bénéfices différents de ceux de la nourriture qu’elle vend.
Approché, le Secrétaire Général du rectorat, Léon Bio Bigou s’est fait le porte-parole du recteur. Il a expliqué que la décision a été prise suite à un constat lors de la construction du bâtiment des professeurs. Les maçons avaient eu du mal à creuser à cause des sachets qui jonchaient le sol. Aussi, le sable recueilli ne pouvait-il pas être utilisé car c’était un mélange avec des sachets. Il a noté qu’en tant que géographe, il sait que l’utilisation des sachets plastiques est un problème sérieux pour l’environnement compte tenu de leur caractère non dégradable avant 200 voire 400 ans selon la catégorie. Après cette genèse, il a brossé brièvement certains actes de résistance qui ont marqué le début de l’application de cette décision.
Pour le Professeur, c’est heureux aujourd’hui que tout usager respecte cette consigne dès qu’il entre dans l’enceinte du campus d’Abomey-Calavi. Il est également revenu sur les dispositions prises pour maintenir l’application de cette décision. Des délégués sont commis aux contrôles inopinés sur les sites commerciaux. Les agents spéciaux d’assainissement de l’UAC font des tours pour ramasser d’éventuels sachets qui traîneraient. Ces sachets ramassés sont incinérés par un groupe de spécialistes qui en font des pavés à titre expérimental.

Selon ses dires, parmi toutes les décisions du recteur Sinsin, celle-ci devrait plus retenir l’attention des autorités au niveau centrale car elle se veut un projet pilote pour l’assainissement de notre pays tout entier. Il est tant que cette décision fasse école dans notre pays pour son développement durable.

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